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N.Chebbi: Que le nouveau gouvernement ne soit pas l'Arche de Noé!

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Ahmed Néjib Chebbi fondateur du Forum "Siakat Al Fikr Al Siessi" était l’invité de Midi Show du lundi 13 juin 2016. Il a exprimé sa position par rapport à l’initiative du président de la République pour la création d’un gouvernement d’unité nationale surtout que son nom a été évoqué pour sa présidence.

 

En effet, Chebbi dit qu’il avait un mauvais pressentiment dès le départ concernant ce gouvernement parce que ce dernier est sans vision, sans programme, sans harmonie et sans autorité.


« Lorsque l’initiative a été lancée par le président, j’ai immédiatement pensé qu’il s’agit d’une seconde chance pour le pays qui est en train de couler. Et si aujourd’hui, le président l’a proposé, c’est qu’il y a une reconnaissance de l’echec et je dirais même qu’il y a un danger. Je ne veux pas effrayer les gens mais le crédit de l’Etat à l’heure actuelle, ne permet pas de payer les salaires du mois de Juin et le dinar tunisien est en chute libre, la situation est très difficile et on a besoin d’une direction à la Kasbah qui soit capable de gérer et qui ait une feuille de route.

 


L’initiative m’a donc fait plaisir d’autant plus qu’il s’agit de Gouvernement d’unité nationale. Mais il ne faut pas que ce soit l’arche de Noé qui doit embarquer tout le monde à bord. Depuis 6 ans, on gouverne en Tunisie selon les calculs politiques pour satisfaire tout le monde.  Aujourd'hui, pour atteindre de meilleurs résultats, il va falloir choisir les gens pour leurs compétences et tant mieux s’ils sont partisans.

Mais c’est la compétence qui doit primer. Il faut également que chaque ministre fasse le diagnostic de son secteur, et dresse un plan de travail.
Ce qui me désole vraiment, c’est que je suis en train de suivre intégralement ce qui se dit et hélas, c’est rare ou on parle de programme, de feuille de route, de vision. Mais on ne parle que de poste et de composition. Je dirais qu’il faut vraiment changer l’assise du gouvernement. Il faut qu’il soit basé sur un programme.


On ne m’a encore rien proposé


« Moi, ajoute Chebbi, je ne suis dans aucune course ! On ne m’a rien proposé et je n’ai contacté personne ! Et je répète qu’il ne s’agit pas de postuler pour un poste. En ce qui me concerne j’ai juste mal pour mon pays, la situation est grave et la crise politique est à son comble. Certes, j’ai rencontré le président et nous avons parlé de l’initiative et de la crise de Nidaa, mais ce n’était pas pour parler de la composition du gouvernement.
De toute façon, je pense que c’est le président qui choisira. Alors s’il voit en moi, une personne compétente ou en une autre, je suis prêt à l'accepter, je suis un commandant de ce pays.  Il ne s’agit toutefois pas d’un problème de personnes mais de feuille de route, de diagnostic, de priorités et de grandes lignes du travail.

 

Une chance à ne pas rater



Et je crois vraiment que l’initiative peut se présenter telle une bouée de sauvetage si on arrive à rompre avec le passé. En revanche, si on enlève le gouvernement Essid et qu’on en crée un nouveau qui soit composé de beaucoup plus de ministres pour satisfaire tout le monde, on se retrouvera vraiment dans une situation dangereuse. Parce que le premier gouvernement n’a pas réussi à cause du manque de clarté. Il faudrait une équipe qui soit bien plus loyale, une équipe qui signe un pacte de fidélité.

Et à mon sens, je pense que le président doit avoir plus de prérogatives et plus d’autorités concernant la sécurité nationale. Jusque là, le dialogue n’a pas été fait sur le programme ni sur des visions, il y a eu un vote utile, après, on n’a pas montré de feuille de route. Et c’est au bout des 100 jours de travail qu’on a présenté les priorités des ministres. Les choses ont marché donc à l’envers et il ne faut plus que ça se reproduise.
Il est temps de mettre la cohérence et la compétence du gouvernement en avant de la scène. Il faut une équipe politique et forte et un leadership qui ait une vision. Et contrairement à ce que pense le Front Populaire, je crois qu’il ne faut pas que ça tarde. Nous ne sommes pas dans un dialogue national, il y a des élections et des gens au pouvoir, là, il y a eu des erreurs, et il faut une feuille de route pour y remédier d’ici septembre.


 Ennahdha doit être compréhensif


« Aujourd’hui, si Ennhdha campe sur son camp et continue de demander plus de « parts, on va se retrouver au même carré de 2011 ! L’élite politique doit savoir que si elle rate cette occasion, tout le monde va vivre une chute et on peut frôler la véritable catastrophe.